L’auteur :
Cal Newport est professeur de « computer sciences » à l’université de Georgetown. Au-delà de ses écrits universitaires, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les effets des nouvelles technologies sur nos vies personnelles et professionnelles. L’un d’eux, Deep Work, est un bestseller.
Le propos :
Cal Newport décrit le minimalisme digital comme une philosophie permettant d’utiliser les nouvelles technologies avec distance et réflexion. Son propos est illustré par des dizaines de témoignages parmi les 1600 minimalistes digitaux avec qui il fit une expérience de sevrage guidée en 2018.
Le minimalisme digital qu’il défend est inspiré par la nouvelle économie d’Henry David Thoreau et par une fine analyse du rapport qu’entretiennent les Amish à la technologie. Après nous avoir exposé la philosophie, il suggère de faire une cure d’un mois sans écran afin de mesurer l’impact que ceux-ci ont dans nos vies (personnelles) et de pouvoir en optimiser leur usage.
La seconde partie du livre dévoile quatre grandes pratiques que nous pouvons adopter pour être et rester dans le minimalisme digital. Cela passe de l’adoption de moments de solitude à des nouvelles règles de vie digitale, en passant par la réappropriation de nos loisirs, et enfin, à la résistance de l’attention (à l’inverse de l’économie de l’attention).
Notre avis :
Il s’agit d’un des meilleurs ouvrages que je/nous ayons lu sur le sujet et qui occupe également une place de choix dans notre projet. Non seulement il est solidement fondé du point de vue théorique, mais en plus il donne une foule de trucs et astuces (voire challenges) à adopter pour adapter son rapport aux outils numériques (en particulier le smartphone). Les nombreux témoignages n’y sont pas étrangers. Un livre inspirant à lire et à relire !
Nous vous conseillons par ailleurs vivement de tester le sevrage digital, expérience éclairante à bien des égards.
Extraits traduits :
« Parce que les minimalistes digitaux passent tellement moins de temps connectés que leur pairs, leur style de vie est facilement considéré comme extrême, mais les minimalistes argumenteraient que cette perception est en fait inversée : ce qui est extrême, c’est la quantité de temps que tous les autres passent devant leurs écrans. »
« Il est facile d’être séduit par la petite quantité de bénéfices offerts par la dernière app en date, et d’ensuite oublier ce que cela nous coûte en termes de la plus précieuse ressources que nous possédons : les minutes de notre vie. »
« Notre sociabilité est simplement trop complexe pour être déléguée à un réseaux sociaux ou réduite à de la messagerie instantanée et des émojis. »
Pour aller plus loin :
Cal Newport fait référence à la philosophie de Henry David Thoreau, tirée de Walden (un livre un peu pompeux mais qui constitue une œuvre majeure de la littérature américaine) mais également à Jaron Lanier dont nous vous avons présenté le dernier livre.
Enfin, parmi la flopée de chercheurs cités dans son livre se trouve Sherry Turkle, auteure de Alone Together (dans notre liste de livre à lire depuis un siècle !) qui étudie depuis des années les conséquences sociales des écrans.